lundi 24 avril 2017

Elles aiment, on en parle : Julie


Julie




Son parcours

Julie a commencé la pratique des arts martiaux en 2015. Avocat, elle étudie différentes pratiques du Kung Fu proposées par notre école le soir, après s’être consacrée à son travail. Intéressée par le fait de retrouver une certaine condition physique, elle a choisi de s’orienter vers un art martial empreint d’une certaine spiritualité en considérant l’épanouissement qui pouvait résulter d’un travail sur l’harmonisation du corps et de l’esprit. Elle a privilégié une école où l’art du bâton est transmis, car elle apprécie le côté esthétique de la pratique de cette arme, et la distance vis-à-vis du partenaire qu’elle implique lors du combat.

3 mots qui synthétiseraient ce que la pratique des arts martiaux t’apporte ?
- La discipline, qualité que les arts martiaux me permettent de renforcer
- La patience, autre qualité que la pratique me permet de développer
- La continuité….
En effet, Julie précise avoir réfléchi à l’intérêt de continuer les arts martiaux alors qu’elle estime ne pas être en mesure d’y consacrer le temps nécessaire pour atteindre un niveau d’excellence et de réussir prochainement les examens de passage de grades. Ceci étant, elle est aujourd’hui convaincue que la pratique martiale ne se limite pas à ces considérations et lui apporte un certain équilibre de vie.

Des points appréciés

Elle apprécie particulièrement le respect des engagements au sein de l’école (elle a pu dès sa première année pratiquer le bâton comme son professeur s’y était engagé lors de leur première rencontre), et la cohésion du groupe entre professeurs/élèves et entre les élèves eux-mêmes (débutants et expérimentés partagent souvent les mêmes cours et elle constate systématiquement l’aide apportée aux nouveaux par les plus anciens). Cette cohésion de groupe génère une bonne motivation d’équipe et permet le plus souvent de créer des liens forts entre élèves. Comme Julie peut le souligner c’est aussi un moteur pour s’entrainer régulièrement et développer sa pratique, en effet il arrive fréquemment que les élèves se rencontrent en dehors de l’école pour travailler leur pratique martiale.
Nous avons abordé le sujet de la femme au sein de la pratique martiale. Si Julie précise qu’une femme a tout à fait sa place dans les arts martiaux et notamment au Kung Fu, elle souligne que dans le cadre de cette pratique, une femme aura des ressentis et réactions différentes de celles des hommes qui ne seront pas nécessairement entendues et/ou comprises par les partenaires ou les professeurs masculins. En effet, en tant que sport de combat, les arts martiaux attirent une population majoritairement masculine et elle a constaté que la pratique martiale est très exigeante pour la gente féminine.
Par ailleurs, elle sait que le statut de femme dans le cadre de combat peut se révéler difficile du fait par exemple de différences physiques notables ou d’une appréhension des coups. Elle explique même qu’une femme peut se sentir agressée lors du travail de combat. Dans ce contexte, la réaction la plus commune est l’arrêt total du combat et le rejet de l’adversaire.

L’attitude du partenaire juste avant le combat est par conséquent très importante - par exemple son regard, ses paroles – et la puissance déployée lors des premiers échanges. En effet, si celle-ci n’est pas adaptée à la condition physique et à l’expérience du partenaire féminin, cela peut contribuer au sentiment d’agression ressenti par la partenaire. La situation de combat peut notamment renvoyer à des expériences personnelles telles que de véritables agressions physiques ou verbales traumatisantes.

Combattre d’abord avec des femmes pourrait en ce sens être intéressant pour développer une première expérience du combat.

La question de la gestion de la douleur semble se poser également. En effet, l’appréhension potentielle de ses propres réactions, que la réception d’un coup pourrait occasionner, semble intéressante à prendre en considération. En effet, elle contribuerait à gérer efficacement une potentielle réaction agressive – physique ou verbale – à l’attaque par un(e) partenaire, pouvant éventuellement blesser le(la) partenaire.